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HUGUES AUFRAY

TROUVE SUR INTERNET!!!!!!!

Non, il existe des fans de Hugues Aufray qui savent se servir d'Internet. Hugues, tu n'as pas été oublié parmi les millions de pages qui existent déjà. Aujourd'hui enfin la force de tes chansons trouve une tribune à sa hauteur (je ne sais pas ce que cela veut dire mais c'est très beau) ici, maintenant et à jamais.

Hugues Aufray restera dans les mémoires pour avoir adapté Bob Dylan pour la France, c'est-à-dire pour avoir considérablement limité la violence de ses paroles. Car plus qu'un traducteur, Aufray a été un adaptateur, comme en témoignent ses nouvelles versions parues dans ce qui est déjà un classique Aufray Trans Dylan (1995).

Il est indéniable que les paroles du Barde américain ne pouvaient pas convenir aux feux de camps, aux veillées scout (Youcaïdi youcaïda) et à la formation morale de la jeunesse française telle que la souhaite Nouvel Ordre Moral. Grâce à M. Aufray, nous restons dans l'univers de la platitude la plus totale. Les jeunes sont contre la guerre, pour la paix, croient en Dieu, ont besoin d'amour mais doivent travailler pour être heureux : quoi de plus inoffensif que ce message ? Quoi de plus fade et bondieusard ?

Il est vrai que les tentatives de Hugues dans les années 1960 n'étaient pas complètement abouties. Confiant la traduction à Pierre Delanoë, Hugues obtenait des textes légèrement expurgés mais encore fidèles au sens explicite de l'original. Heureusement Hugues pour son dernier album a su se contenter de son seul stylo pour nous offrir du Dylan aufrayisé, du Dylan convenable, du Dylan peace and love

Prenons en effet Nous serons libres (I shall be released). Là où Dylan a un message égoïste, Aufray restaure hardiment l'esprit communautaire (cf. son "Debout les gars, réveillez-vous, va falloir en mettre un coup.") par l'usage d'un pluriel collectif. Et que dire de sa traduction des vers suivants ?

Down next to me in this lonely crowd
There's a man who swears he's not to blame

Là où un banal traducteur aurait mis : "Il y a un homme qui jure qu'il est innocent" ou une autre adaptation littérale, Aufray a parfaitement compris le véritable message dylanien qui est du type "heureux les simples d'esprit...." :

Debout à côté de moi dans cette foule isolée
Cet homme qui blasphème est innocent

 

Non Hugues n'a pas mal compris en croyant entendre "A man who swears is not to blame" comme les paroles de cette chanson parues en 1968 suffisent à l'établir. Il a en fait dépassé Dylan qui n'avait pas osé expliciter le thème religieux et avait camouflé les paroles secrètes sous d'autres plus laïques. De même dans Comme ces pierres qui roulent (Like a Rolling Stone), quand tout le monde a entendu,

Who carried on his shoulders a Siamese Cat

il fallait comprendre à la place de chat siamois un terme moins avouable, certainement une petite fille, le sujet de la phrase étant de tout évidence attiré par la "minette" orientale. Si Dylan avait écrit ce qu'il avait en tête, il aurait certainement dû affronter un procès inique intenté par cet odieux pédophile. Heureusement dans la version française, Aufray revient à la version non censurée :

Portant sur ses épaules une Siamoise, une acrobate

Certes Hugues commet peut-être un léger contre-sens en insinuant que le sinistre individu porte réellement sur ses épaules cette fille siamoise mais il s'agit plus vraisemblablement de licence poétique.

De telles transpositions sont fréquentes dans les nouvelles traductions de Dylan par Aufray. A l'heure où l'on parle de Mr Zimmermann pour le Prix Nobel de Littérature 1997, il faudrait songer à l'associer à son plus fidèle interprête, M. Hugues Aufray.

 

 

 

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